Dermatite

 ou
ECZEMA ATOPIQUE

La dermatite atopique (DA) est une dermatose inflammatoire récidivante qui débute le plus souvent chez le nourrisson à partir de l’âge de 3 mois. Sa fréquence a augmenté au cours des dernières décennies, surtout dans les pays occidentaux à niveau de vie élevé.

POPULATION

Environ 10 à 15% des enfants sont concernés par la DA en Europe.

La dermatite atopique débute presque toujours chez le nourrisson ou l’enfant en bas âge. Elle commence généralement vers trois mois, mais parfois dès les premières semaines de la vie. La DA évolue en alternant poussées et phases de rémission. Elle peut durer de plusieurs mois à plusieurs années. L’évolution est le souvent favorable, la majorité des DA s’améliorant puis disparaissant au cours de l’enfance. 20% des DA de l’enfant persistent après l’âge de 8 ans, et 5 % après 20 ans. L’évolution prolongée concerne surtout les DA sévères. La DA peut plus rarement débuter à l’âge adulte.

LES ASPECTS CLINIQUES DE DA

Les lésions cutanées de la DA peuvent prendre plusieurs aspects qui vont coexister du fait de l’évolution de la maladie alternant poussées et rémissions.

  • Les poussées d’eczéma

Les poussées commencent le plus souvent par une simple rougeur de la peau qui démange. La démangeaison est parfois difficile à reconnaître chez le tout petit enfant, mais elle est souvent à l’origine de troubles du sommeil. L’apparition de petites surélévations nombreuses et palpables, responsables d’une rugosité de la peau, complète le tableau d’eczéma. Une phase suintante peut faire suite à cette rougeur. Les surélévations se transforment en vésicules, toutes petites bulles de liquide qui se voient à peine, puis se rompent et libèrent un liquide translucide à la surface de la peau : c’est le suintement.

Une phase croûteuse survient ensuite au cours de laquelle des croûtes se forment sur les vésicules qui se sont rompues lors de la phase suintante.

D’autres manifestations atopiques telles qu’un asthme, une rhinite ou une conjonctivite allergiques, ou des allergies alimentaires sont souvent associées chez le sujet atteint de DA ou dans sa famille.

LOCALISATIONS

localisation de la DA

La localisation des lésions est caractéristique de la DA et elle dépend de l’ âge.

Chez le nourrisson

Chez le nourrisson, l’atteinte concerne essentiellement le visage. Ce sont les parties bombées du visage qui sont touchées : le front, les joues, le menton, en épargnant le centre du visage et le nez en particulier. La face externe des bras et les cuisses sont fréquemment touchées. Parfois, certains nourrissons ont une atteinte plus diffuse qui concerne la quasi-totalité de la surface corporelle.

Chez l’enfant plus grand

Chez l’enfant plus grand, les lésions se localisent préférentiellement au niveau du cou, des plis du coude, des poignets et de l’arrière des genoux.

Chez l’adulte

Chez l’adulte, si la dermatite atopique persiste, l’atteinte peut être généralisée avec souvent un renforcement dans les plis des coudes et des genoux. Mais ce sont souvent le cou et le visage seuls ou de façon prédominante qui sont touchés par l’eczéma. Une atteinte des mains est également fréquente et parfois aggravée par l’activité professionnelle.

COMPLICATIONS

  • Les lésions de grattage de l’eczéma atopique peuvent se compliquer d’une infection bactérienne, le plus souvent causée par le staphylocoque doré, un germe qui vit habituellement sur la peau. Cette infection n’est pas systématique même si la peau de l’atopique est souvent colonisée par ce microbe. C’est en cas de lésions pustuleuses et de croûtes jaunâtres qu’ on doit évoquer cette complication.
  • L’infection peut aussi être virale en particulier par le virus de l’herpès. Ce virus, très fréquent dans l’environnement familial, à la crèche ou à l’école, peut infecter les lésions d’eczéma. Cette infection est parfois grave. Une modification rapide de l’aspect des lésions avec des douleurs, de la fièvre, une altération de l’état général nécessitent un traitement en urgence.

La gravité potentielle de ces infections cutanées herpétiques justifie les conseils d’éviction du contact avec un proche ayant un « bouton de fièvre » (manifestation habituelle de l’ herpès).

TRAITEMENTS

Le traitement de la dermatite atopique est symptomatique. Il ne vise pas à faire disparaître définitivement la maladie, mais à traiter les symptômes lors des poussées et à prévenir les récurrences par une prise en charge au long cours.

En cas de DA légère à modérée, les traitements locaux (émollients, dermocorticoïdes +/- inhibiteurs de la calcineurine topiques) sont le plus souvent suffisants pour contrôler la maladie. Ces traitements locaux sont le plus souvent suffisants pour traiter une DA chez l’enfant.

 

EMOLLIENTS

DERMOCORTICOÏDES

INHIBITEURS DE LA CALCINEURINE TOPIQUES

(Protopic® 0.03%)

But

Permet de prévenir les poussées d’eczéma et l’irritation de la peau

Traitement des poussées uniquement

Utilisé dans la DA modérée à sévère de l’enfant > 2 ans
ActionRestaure la fonction barrière de la peau Action spécifique sur le système immunitaire
Application1-2 fois/j sur tout le corps, tous les jours1-2 fois/j sur les zones présentant des lésions, jusqu’à disparition des lésions

2 fois/j sur toute al surface à traiter et jusqu’à disparition des lésions. Cure courte ou ttt au long cours intermittent (2 appl/semaines)

CONSEILS PRATIQUES

  • Eviter les irritants :
    • Utiliser une lessive hypoallergénique à la juste dose et choisir un cycle de rinçage long. Eviter les adoucissants.
    • Préférer des matières douces et naturelles type coton et lin (à fibres fines) plutôt que la laine, les tissus synthétiques ou rugueux.
  • Avoir une hygiène adaptée :
  • Préférer les douches rapides aux bains. Ne pas dépasser une température de 35°.
  • Séchage par tamponnement avec une serviette douce.
  • Couper régulièrement les ongles pour éviter les lésions de grattage et la surinfection des lésions cutanées.
  • Poursuivre les soins adaptés de toilette et baume émollient entre les poussées.
  • Limiter les agressions de la peau, les lieux surchauffés.
  • Aérer les matelas, couettes et oreillers régulièrement.
  • Pas de contre-indication pour les vaccinations.

Sources : Dr Delphine STAUMONT, Société Française de Dermatologie